top of page

Le Tarot : Un Miroir de Mon Attente et de Ma Compréhension de Moi-Même

Dernière mise à jour : 18 avr.

Le Tarot : Un miroir de mon attente et de ma compréhension de moi-même

Tarots: folie ou intuition ?

Cela fait maintenant plus de sept mois que j’attends, que j’observe, que je ressens… Qui l'eut cru? Sûrement pas moi... Et je me rends compte que ce temps, aussi long soit-il, est aussi celui où j’ai appris à me connaître davantage, à comprendre la complexité de mes émotions, de mes attentes, mais aussi de mes doutes.


J’ai commencé les tarots peu de temps après sa disparition. C’est quelque chose qui m’appartient, à moi seule. C’est important, car dans notre histoire, j’ai souvent mis en avant ce que lui m’a transmis, ce qu’il a laissé en moi. Mais cette pratique, elle est née dans son absence, comme un moyen de mettre des mots sur ce qui restait indicible, de chercher des réponses dans l’invisible quand la réalité m’en refusait.

Le tarot, qui a toujours été pour moi une sorte d’outil de réflexion, est devenu un véritable guide. Plus qu’un simple jeu de cartes, c’est un miroir qui reflète mon inconscient, mes blessures et les vérités que je peine parfois à affronter.

J’ai également tiré les cartes pour deux amies, et leurs tirages ont été étonnamment concordants. Comme si quelque chose d’universel traversait ces lectures, comme si certaines vérités ne demandaient qu’à être vues. Cela a renforcé ma foi en ce que je percevais. Pourtant, parfois, je doute encore.

Dans mes propres tirages, j’ai vu des schémas se répéter, des messages clairs qui parlent des mêmes dynamiques entre Roland et moi. Le tarot n’a pas cessé de me rappeler l’ampleur des blessures non guéries, de l’incompréhension, des peurs et des doutes mais surtout du contrôle qui l’habitaient. Roland, toujours dans l’analyse froide, émotionnellement distant, gérant sa vie en priorisant une sécurité matérielle avant toute chose, semblait relativement complet et équilibré seul. Une personne capable de tout maîtriser, sauf ses propres émotions. Ce déni, cette fuite, était pour lui un moyen de ne pas avoir à affronter la profondeur de ce qu’il ressentait, de la connexion qui nous unissait. Comme si cette profondeur était une menace à son équilibre. Et quand je vois la manière dont il occupait la relation, je comprends cette peur car il était extrêmement fusionnel et finalement dépendant de notre lien même si aujourd'hui c'est totalement improbable. Or, il est dommage d'être dans le tout ou le rien, et de ne pas être dans le juste bien. La période était propice à ce côté "no limit", nous avions du temps et des inquiétudes à combler et il y avait ce lien qui nous avait tout autant surpris et chamboulés l'un que l'autre.


Mais au fil du temps, un changement est apparu dans mes tirages. Peu à peu, j’ai vu une évolution. Roland, celui qui fuyait, celui qui se protégeait derrière une façade de contrôle, semblait enfin prêt à réfléchir, à accepter de prendre acte de ses responsabilités du moins dans son intérieur. Une part de lui, même si elle reste encore en retrait, commence à comprendre la gravité de la situation. Mais, et c’est là tout le paradoxe, cette prise de conscience semble l’empêcher de passer à l’action. Il fait face à un choix, un choix qu’il doit assumer, un choix qui suppose de faire face à sa douleur mais aussi à la mienne. Un choix qu’il n’était pas encore prêt à affronter, malgré le fait que ce dernier soit devenu inévitable. Et le sera-t-il un jour? Et est-ce que ce sera encore le bon moment?


Le tarot, une fois de plus, m’a montré que ses sentiments, bien que voilés, étaient toujours présents. Mais ce qu’il ne semble pas voir, ou peut-être refuse-t-il de voir, c’est qu’il est désormais confronté à la réalité de ce lien et à la responsabilité qu’il porte. Et cela, il ne le comprend peut-être pas encore complètement. Peut-être qu’il attend une situation idéale pour lui, un moment où il se sentira maître de lui-même, de sa situation personnelle et de ses émotions. Mais cette situation idéale existe-t-elle vraiment ? Est-ce qu’un équilibre parfait est possible quand on a connu un amour aussi fort, aussi total ? L'équilibre, je pense, se construit ensuite.


Je me suis longtemps posée cette question. Parce que parfois, ce que le tarot me montre semble tellement éloigné de ses paroles et de ses actions réelles ou plutôt non-actions. Il y a quinze jours, il a dit des choses qui ont totalement contrarié tout ce que j’avais perçu dans les cartes. Cela m’a profondément secouée. Et j’ai eu un moment de doute.

Peut-être suis-je folle, peut-être devrais-je abandonner cette attente et me jeter dans l’incertitude.

Mais, en y réfléchissant bien, je sais que ce que je ressens est juste. Ce n’est pas de la folie. C’est la compréhension des connexions qui nous lient. Des connexions qui sont masquées par ses blessures du passé, ses peurs, son orgueil, son idéalisme, et cette peur de l’intensité des émotions.

Il y a en lui une forme d’équilibre, certes, mais est-ce là le véritable bonheur ? Une tranquillité acquise au prix de l’authenticité de l’amour ? Je le pense profondément. Plus le temps passe, plus j’observe ses choix et ses non-choix, et plus mon opinion se dégrade doucement surtout lorsqu'il est aux abonnés absents à des moments critiques pour moi.

Je vois bien que derrière ses silences, il y a des choix conscients, mais aussi une forme de fuite. Et la douleur que je ressens, de plus en plus vive, me fait douter de ce que j’ai ressenti, de ce qu’il ressent encore, de ce que nous aurions pu être. Malgré une impression d'être suivie à la trace de façon non assumée.


Dans les cartes, il y a dans son amour quelque chose d’immature, une peur sous-jacente de ne pas être à la hauteur de mon affirmation émotionnelle. Comme si, dans son esprit, il devait d’abord être capable d’apporter autant que moi, rééquilibrer ce qu’il perçoit comme un déséquilibre. C’est un motif qui revient souvent dans mes tirages : son besoin de se sentir légitime face à moi, de ne pas être simplement celui qui reçoit, mais aussi celui qui donne à la même hauteur. Comme s’il se demandait ce qu’il pourrait vraiment apporter à ma vie.

Et pourtant, j’ai tellement de réponses à cette question. Tant d’idées, de projets, de rêves, qu’ils soient solos ou avec lui. Il y a tant de chemins que nous pourrions emprunter ensemble, tant de possibilités de réinventer ce lien au lieu de le fuir.


Alors, je m’interroge.

Ai-je raison de continuer à croire en ce lien ? Ce tirage et d’autres me disent qu’il y a encore quelque chose entre nous, qu’il n’a pas oublié. Mais la question demeure : est-ce que ce lien suffit à nourrir la relation ? Lui suffit-il à avancer ?

Et c’est là que je me rends compte que l’idéal que j’ai dans mon esprit, celui de l’amour complet, de la fusion émotionnelle, est peut-être incompatible avec la réalité d’aujourd’hui. Mais comment accepter cela ? Comment accepter que ce qui a été vécu, ce qui semblait parfait, ne soit plus qu’un souvenir dans un monde qui ne semble pas prêt à le retrouver ?

Peut-être que la folie n’est pas dans mes pensées, mais dans le fait de croire qu’on peut reconstruire un idéal après qu’il ait été brisé. Peut-être que ce qui me semble juste n’est qu’un écho de ce qui était.

Mais, et c’est là tout le défi, peut-on vraiment oublier ce qu’on a ressenti et la puissance de ce lien ?

Au final, je n’ai pas de réponse définitive. Mais le tarot m’a aidée à accepter la complexité de cette situation. Il m’a montré les failles, les blessures, les peurs, mais aussi l’espoir, l’évolution et la possibilité d’un renouveau. Ce chemin n’est pas linéaire, il est semé d’incertitudes et de souffrances, mais aussi d’une connaissance de soi plus profonde.

Et peut-être, à travers tout cela, vais-je finir par trouver ma propre quiétude, indépendamment de ce qu’il choisit de faire ou non.

Mais une chose est sûre : je ne suis ni folle, ni aveugle. Je suis simplement en train de comprendre ce lien, dans toute sa profondeur, sa beauté et sa douleur.

J’espère qu’il saura, un jour, être prêt à vivre cette relation dans toute son authenticité, sans crainte ni projection. Qu’il aura le courage d’assumer ce lien, de le chérir plutôt que de le fuir… avant que le temps et la lassitude n’effacent peu à peu ce qui brûle encore en moi.


Selene

Comments


bottom of page