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Un compte laissé en suspens

Un compte laissé en suspens

Une complicité rêvée, esquissée, peut-être perdue. Et moi, entre deux mondes.
Une complicité rêvée, esquissée, peut-être perdue. Et moi, entre deux mondes.

Un compte laissé en suspens.

Une complicité rêvée, esquissée, peut-être perdue. Et moi, entre deux mondes.


Il y a des comptes qu’on garde ouverts.

Pas par oubli. Pas par négligence.

Mais parce qu’on n’est pas encore tout à fait prêt à les enterrer.


Mon ancien compte Twitter de domination – pardon, X – fait partie de ceux-là.

Je ne l’ai pas fermé. Je n’ai pas tout effacé. Je n’ai dit qu’un au revoir.

Parce que ce n’était pas ma version idéale de l'histoire.

Parce que, dans un coin de moi, un rêve y battait encore.

À l’époque, je voulais en faire un espace à deux.

Un compte de couple. Un compte switch.

Un jeu de rôles, d’échos, de regards posés sur nous.

Un terrain de plaisir complice, visuel, assumé.


J’avais commencé à lui glisser des petites remarques, des envies par rapport à certains soumis. Sur la pointe des pieds.

L’idée n’était pas rejetée. Mais elle n’était pas non plus embrassée.

Et je ne saurai sans doute jamais ce qu’il pensait vraiment. Et je ne lui ai jamais présentée vraiment non plus.


Ce que moi, je voyais, c’était une construction sur le long terme.

L’idée d’un nous solide, sensuel, exclusif

Et peut-être, un jour, cette possibilité d’avoir d’autres à notre service, toujours dans notre cadre, dans notre lien. Pour plus de confort et de temps pour nous deux.

Un fantasme d’adultes libres, à l’abri du jugement.

Un rêve un peu fou, mais pas impossible, à condition d’être deux à le rêver.


Et puis… il y a eu ce choc.

Un de ceux qui laissent le corps figé, et l’âme incapable de jouer.

L’élan s’est éteint. L’envie aussi.

J’ai glissé dans un espace plus triste. Plus silencieux. D'autres rêves sont nés de ce paysage de désolation.


Aujourd’hui, un souffle revient. Pas encore le vent, mais une brise.

J’ai de nouveau envie de créer. D’écrire. De jouer.


Mais pas seule. Pas comme ça. L’ennui me serre, alors je vais tenter de lui donner une forme. Une autre forme.


Ce compte, je n’ai pas envie de l’abandonner.

Mais je ne sais plus quelle impulsion lui donner.

Tout ce que j’avais commencé à imaginer – il fallait être deux pour que ça ait du sens.


Et dans le fond, je crois que ce qui me retient encore, c’est le renoncement à ce que j’avais projeté, dans une année ou deux, quand ma fille s’en ira vivre sa vie ailleurs.

J’avais rêvé d’un foyer différent.

D’un espace de liberté, de création, d’amour.

À deux. En connivence. En partage.


Mais aujourd’hui, je ne sais pas si cette complicité-là reviendra un jour. Si elle a même existé au-delà de mes yeux.

Celle qu’on avait. Celle que j’attendais.

Peut-être qu’elle n’existe que dans mon souvenir. Peut-être qu’elle n’a pas eu le temps de naître vraiment.

Peut-être qu’elle n’a pas de futur.


Alors je reste là.

Sur le bord de reprendre.

Avec cette idée en tête que, quoi que je fasse, ce ne sera jamais plus que 10% de ce que j’avais espéré.

Mais ce sera déjà quelque chose. Un point de départ. Un pas.


Et peut-être… un espace à moi, que je finirai par apprécier.


Un rêve à oublier

Selene

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