Comment retrouver confiance en soi après une relation qui nous a détruit(e) ?
- Selene De Beaumont
- 2 avr.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr.
Comment retrouver confiance en soi après une relation qui nous a détruit(e) ?
Il existe des amours qui illuminent et d'autres qui laissent des ombres. Certaines histoires nous élèvent, tandis que d’autres nous brisent. Et puis, il y a celles qui font les deux à la fois, qui nous révèlent, dans toute la subtilité de notre être, des facettes aussi sombres que douces.
Quand on a tout donné, aimé sans réserve, sans filet, sans masque, et qu'on se retrouve seul(e), vidé(e), on a l’impression d’avoir perdu bien plus qu’un amour.
On a perdu une part de soi.
Comme si l’autre avait emporté notre lumière avec lui, nous laissant face à un miroir brisé. Alors, on traverse un tourbillon d’émotions : l’incompréhension s’avance en même temps que la colère, la tristesse et le désespoir. Puis, on se bat pour ce en quoi on croit. On attend. On refuse d'y croire. On donne ce que l'on peut, croyant que l'amour vécu le mérite, que la place de l'être cher mérite d’être honorée, célébrée et gardée comme un trésor. Puis, le rejet brutal nous frappe. L’indifférence totale. La violence sourde du silence.
Et là, on se perd.
On se perd complètement. Les jours d’attente se suivent, on s’effrite à petit feu sans rien comprendre, tout en essayant de comprendre l’autre. Et, dans ce processus, on s’oublie. On oublie nos besoins. On oublie qui on est, ce à quoi on a droit : l’attention, la présence, le soin. Et, à force de se négliger, on s’isole, progressivement. Et on perd le goût de tout ce que l'on aimait avant. On devient fantôme parmi les vivants. Un fantôme doué à certains moments pour paraître en vie, mais un fantôme quand même.
Alors, comment se relever ? Comment réapprendre à croire en soi, en l’amour, en la vie, quand on a l’impression d’avoir été balayé(e) par une tempête ?
Accepter la douleur sans s’y noyer
La première chose à comprendre, c’est que la souffrance n’est pas un échec. Ce n’est ni une preuve de faiblesse, ni une fatalité. Elle est là, elle existe, et elle est légitime. Mais elle ne doit pas nous définir.
J'ai eu beaucoup de mal à accepter cette souffrance, parce que, naturellement, je suis quelqu’un qui a toujours su se débrouiller seule. L’idée de dépendre de l’autre, de demander de l’aide, m’était presque insupportable. J’ai d’abord voulu refuser cette réalité, la croire passagère, un mauvais moment à passer. Et surtout, je ne voulais pas accepter sa décision. Cette rupture n’avait pas de sens pour moi, tant nous nous aimions.
Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il avait fait ce choix, surtout qu’il ne correspondait pas à l’amour que nous partagions. Nous aurions du discuter, nous ajuster.
Mais plus je refusais d’y croire, plus je m’enfonçais dans cette douleur silencieuse.
J’ai laissé trop de choses traîner, espérant que le temps ferait son travail, mais j'ai tardé à demander de l’aide, pensant que je pouvais m’en sortir seule. Je ne voulais pas lâcher prise, comme si, en le faisant, je validais cette rupture. D'ailleurs, je n'arrivais même pas à le dire et encore moins à l'écrire, je parlais d'absence.
Mais à un moment donné, cette résistance a eu un prix. J'ai sombré beaucoup plus loin que je ne l’aurais imaginé. La souffrance est devenue trop grande, trop étouffante, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle ne disparaîtrait pas d'elle-même. Nos échanges succincts, dématérialisés, me semblaient irréels, insaisissables… rien de ce qui venait de lui ne me paraissait tangible. Et c’était ça, l’une des raisons pour lesquelles je ne pouvais pas accepter la situation : elle me paraissait irréaliste, vide, comme si nous n’étions plus connectés du tout.
Il faut oser regarder cette souffrance en face, sans honte, même quand elle semble nous engloutir. Accepter que l’on traverse une période sombre, parfois même une dépression. Et surtout, comprendre qu’il n’y a aucune gloire à souffrir en silence. Ne pas hésiter à demander de l’aide, même si c’est difficile. Se donner cette permission, ce droit, de prendre soin de soi avant tout.
Reprendre confiance en soi, un pas après l’autre
Quand une relation nous brise, ce n'est pas seulement l’estime de soi qui s’effondre. C’est comme si tout ce que l’on pensait savoir de soi-même, tout ce qui faisait notre identité, se fragilisait, se dissipait. Dans mon cas, les questions n’étaient pas simplement "Est-ce que je mérite d’être aimé(e) ?" ou "Est-ce que je suis assez bien ?" C’était bien pire que ça...
Je n’arrivais plus à m’aimer. Je n’arrivais même plus à me pardonner. Je revivais sans cesse chaque moment, chaque échange, comme un film qui se rejoue inlassablement, me faisant des reproches à chaque scène. Je me disais que j’aurais dû comprendre, voir les choses autrement, que j'avais échoué quelque part.
Ce sentiment de culpabilité me rongeait, au point que je me haïssais de l’intérieur.
J’ai eu une vision tellement dégradée de moi-même, comme si je n'étais plus qu'une erreur, une erreur qui nuisait à tout ce qu'elle touchait. Je me suis même vue comme quelqu’un de nocif, d’inhumain, comme si mon existence était la cause de la destruction.
Chaque réaction, chaque geste, devenait un sujet d’interrogation. "Pourquoi ai-je réagi ainsi ?" Je me demandais si je méritais encore le beau, l’amour, la joie dans ma vie. Je pensais que cette histoire, ce qui s'était passé, était là pour me prouver que l'amour n'était pas pour moi, que je n'étais même pas digne d'un entretien, d'une chance. Comme si, à un entretien pour la vie, mon profil ne convenait pas, comme si j’avais été rejetée sans même avoir une occasion de montrer qui j’étais vraiment.
Mais au fur et à mesure, j’ai compris qu’il fallait que je me répare, que je réapprenne à voir ce qui était bon en moi, et ce que j’avais apporté. Même dans cette souffrance, je me suis imposée de visualiser tout le bon que j’avais injecté dans cette relation. Les attentions, la tendresse, les moments partagés, le temps que j'avais consacré sans compter, la place que j'avais donnée à l’autre dans ma vie, le soutien que j'avais proposé, mon amour inconditionnel à chaque instant. Je me suis rappelée que mes intentions étaient pures, même quand elles n’étaient pas toujours parfaites.
Et puis, il y avait aussi ces petites touches d’intentions un peu plus... impures, comme les jeux entre nous, les plaisirs partagés, tout ce qui rendait notre complicité unique et complète. Ces moments, même s'ils étaient plus charnels, étaient aussi remplis de tendresse et de connexion. L'humour, le désir, tout ce qui fait qu’une relation devient vivante et vibrante. Parce que même ces moments-là avaient leur place, et qu'ils étaient le reflet d’une forme d'amour à leur manière.
Mais la vérité, c’est que l’amour que l’on nous a donné ou refusé ne détermine pas notre valeur. L’amour, ou son absence, n’est qu’une partie du tout. Ce n’est pas le miroir dans lequel on doit se refléter pour savoir qui l’on est. Nous sommes bien plus que la somme des regards des autres, des paroles échangées ou des silences imposés.
Il est nécessaire de réapprendre à se voir autrement, avec bienveillance. Célébrer, même les petites victoires, ces moments où, malgré la douleur, on a choisi de continuer à avancer.
Ne pas balayer les compliments, mais les accepter comme des gestes de douceur envers soi-même.
Se rappeler, même quand on en doute encore, que l’on mérite le respect, l’amour, et la considération.
Parce que, oui, on a une valeur, même quand on n'y croit pas encore pleinement.
Ne pas se fermer à l’amour (mais ne plus se perdre dedans)
L’amour ne doit pas être une cage ni une épée. Il ne doit jamais compromettre notre paix intérieure. Avec le temps, l’envie d’aimer reviendra, mais différemment. Cette fois, l’amour ne sera plus au prix de moi-même, mais dans un équilibre où je reste entière.
Je ne ferme pas mon cœur, bien au contraire. Je garde cette capacité à aimer, à être vulnérable, à ressentir profondément. Mais cette fois, je serai plus attentive à ce que l’autre est prêt à offrir. J’ai déjà traversé ce moment où je doutais de l’équilibre, me demandant si j’étais une sorte de pansement, une réponse à des blessures non guéries.
Cela m’a traversée, cette pensée, mais je l’ai laissée derrière moi, car tout ce que je vivais était évident et authentique pour moi. Cependant, désormais, je serai plus vigilante à la manière dont l'autre se reconstruira et de l’espace qu’il voudra occuper dans ma vie.
Reprendre le pouvoir sur son histoire
On ne choisit pas toujours comment une histoire se termine, mais on choisit ce que l’on en fait ensuite.
Un jour, la douleur cessera d'être un poids. Elle deviendra une force subtile mais puissante. Ce jour-là, je comprendrai que ce n’est pas la fin, mais un chemin pour me retrouver, autrement. Je sais que je n'en suis pas encore là.
Je ne comprends pas tout, et pour le moment, cela n’a pas beaucoup de sens pour moi. J’accepte, parce que je n’ai pas le choix.
Mais au fond de moi, je suis convaincue qu’une histoire qui compte, on la répare.
Et je ne pense pas que c'est ainsi que cette histoire aurait dû se finir.
Aujourd’hui, je sais que je mérite d’être entendue et respectée. Mes sentiments ne disparaîtront pas du jour au lendemain, surtout lorsqu'ils sont aussi profonds. Ils ont besoin de rencontrer un cœur prêt à s’ouvrir, à les chérir et à les valoriser comme un trésor. Sans cela, il n’y a pas de place pour eux, car l’amour ne se construit pas dans le silence ou l’indifférence.
Si vous traversez des moments similaires ou si vous avez vécu une histoire qui vous a marqué(e), je vous invite à partager votre ressenti en commentaire. Parler de ce que l'on a vécu, mettre des mots sur notre douleur ou nos espoirs peut être un premier pas vers la guérison.
Si vous avez besoin de soutien, de discuter ou d’échanger, je suis là pour vous écouter. N’hésitez pas à réserver un moment d’échange avec moi en cliquant [ici].
Selene
Comments