L’attente, la lutte, l’amour
- Selene De Beaumont
- 21 mai
- 2 min de lecture
L’attente, la lutte, l’amour

Je ne veux pas le détester. Je ne veux pas que la colère prenne la place de l’amour. Je veux l’aimer, chaque minute, chaque instant, et pour toujours. Je veux être cette main qui reste tendue, ce phare qui éclaire même dans la tempête. Je veux croire que l’amour peut tout absorber, tout comprendre, tout guérir.
Mais parfois, cet amour est un tombeau. Un espace clos où je suis seule, à parler à un silence qui ne répond pas.Un lieu froid, où l’attente se fait pierre, où chaque jour qui passe scelle un peu plus la porte.
Il m’a dit prends soin de toi, comme si je partais en voyage. Mais je ne vais nulle part. Je suis restée là, figée dans cette absence qu’il a laissée, suspendue à des mots qui n’ont jamais été suivis d’actes. Comme si c’était moi qui étais partie, alors qu’il a disparu sans bruit.
Mais il est ma seule destination. Il est ce lieu vers lequel mon cœur a toujours voulu revenir, même quand la route s’effaçait sous mes pas.Alors comment fait-on, quand la seule destination refuse de nous accueillir ? Quand l’amour que l’on porte devient une errance sans fin ?
Et comment fait-on, surtout, pour ne pas se laisser dévorer par l’instinct ? L’instinct de vengeance, l’instinct de survie, l’instinct de confrontation.
Il y a des jours où je veux le secouer. Aller là-bas, tambouriner à sa porte jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’autre choix que de m’ouvrir.L’attraper par les épaules et lui dire : Regarde-moi. Dis-moi ce qu’il se passe. Pose tes mains sur moi, laisse-moi voir dans tes yeux ce que tu ressens, au lieu de tout m’arracher dans le silence. Je voudrais hurler, briser cette distance absurde qui ne repose sur rien, si ce n’est sa propre destruction. Car c’est une évidence, il va mal. Il ne s’aime plus, il ne croit plus en rien. Il était en colère, persuadé que le monde entier lui crachait dessus. Il a pété un plomb.
Et je comprends qu’il n’ait pas voulu que j’assiste à cela. Je comprends qu’il ait voulu m’épargner. Mais le cœur ne doit-il pas être plus fort que l’ego ? L’instinct plus fort que le mental ?
Je ne voulais pas fuir. J’aurais pris sur moi, j’aurais encaissé, j’aurais traversé cet orage avec lui, si seulement il m’avait laissée entrer. Mais il a fait de son mal-être un mur infranchissable. Et il me laisse seule, face à cette porte fermée, à lutter contre mes propres démons.
Parce que je ne veux pas le détester. Je ne veux pas être consumée par cette douleur jusqu’à ce qu’elle efface l’amour. Mais parfois, c’est un tombeau. Et je ne sais pas combien de temps je peux encore y survivre.
Ce que je sais, c’est que je l’aime. Et qu’il n’a pas idée de ce que je peux endurer pour lui.
Selene
Et vous, jusqu’où êtes-vous allé par amour ?
Peut-on aimer sans limites, sans attente de retour ?
L’amour peut-il survivre à l’absence, au silence ?
Quand sait-on qu’il est temps de lâcher prise ?
J'aimerais beaucoup découvrir vos expériences de vie.
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