Le feu que tu laisses mourir
- Selene De Beaumont
- 10 avr.
- 2 min de lecture
Tu sais, j’ai longtemps veillé sur un feu que tu laissais mourir.
J’ai soufflé sur les braises, nourri l’absence de mes pensées,
tendu des mots dans le vide, espérant que l’écho me revienne en tendresse.
Mais aujourd’hui, je suis lasse.
Lasse de t’attendre, toi qui ne viens pas.
Lasse de deviner ce que tu caches, de traduire ce que tu tais.
Tu fais du silence ton royaume, mais je n’en suis plus la prisonnière.
J’ai été patiente, douce, loyale.
J’ai aimé sans conditions, sans retour, sans cesse.
Et c’est peut-être bien cela que je dépose ici :
l’idée que mon amour pourrait te réveiller.
Tu tournes dans tes brumes,
et moi, je décide de marcher hors du brouillard.

Je veux vivre. Maintenant.
Pas dans un peut-être figé, pas suspendue entre deux silences.
Je veux vivre — dans le plein, dans le vrai, dans l’élan.
Alors je lâche.
Je ne lâche pas l’amour — il veille encore, discret, quelque part dans un repli du cœur.
Mais je lâche l’idée de te sauver.
Je lâche le poids de t’aimer à ta place.
Et je choisis de me retrouver.
Je ne claque pas la porte.
Je la laisse entrebâillée, oui, mais je ne reste plus figée sur le seuil.
Si tu veux me retrouver un jour, il faudra avancer.
Il faudra parler. Il faudra oser. Et il faudra affronter la peur du rejet.
En attendant, je reprends ma lumière.
Je la rends à mes mains, à mes nuits, à mes rêves.
Et je trace ma route — sans toi, puisqu’il le faut,
car ton silence et ton absence m’abîment,
ternissent l’image que j’avais de toi,
me mettent en colère, et entravent ma vie.
Selene
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