Les p’tites chroniques d’une rupture
- Selene De Beaumont
- 24 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 avr.
Les p’tites chroniques d’une rupture
ou comment on peut perdre un cœur et retrouver son humour dans la même histoire.
Y a des ruptures qui font mal,et puis y a celles qui te font mal mais te rendent drôle ou qui te rappellent feu ton humour porté disparu. Pas tout de suite, hein. Faut d’abord passer par les larmes, le café froid, les textos jamais envoyés, ou ceux envoyés sans réponses, les "je vais bien" mensongers, et les playlists un peu trop investies émotionnellement.
Et puis un jour, au bout d'un très très long moment, pour certains 5 minutes (no comment), pour d'autres 8 mois (MOI), pour d'autres une vie (faut pas pousser), entre deux souvenirs, tu ris. Tu ris de toi, de lui, bon surtout de lui, de tout ce que t’as cru, et t’écris un texte, comme on met une compresse sur une brûlure.
Et ça marche. Pas pour oublier. Mais pour revivre autrement.
Dans ces chroniques, je raconte ce qu’il reste quand quelqu’un s’en va : un frigo vide, des tupperwares envolés, des élans avortés, et parfois… une bonne vanne.
C’est doux, un peu triste, un peu drôle.
C’est la fin d’une histoire qui fait place à celle que je me réécris.
Bienvenue dans ce coin de jardin un peu cabossé, où même les cœurs fanés refleurissent en mots.
On met les p'tits plats dans les grands. (Episode 1, version longue)
T’aimes pas qu’on prenne tes affaires ? Moi non plus.
Moi, on m’a pris un Tupperware…et aussi ma playlist, mon humour, et un peu de mon envie de vivre.
Mais c’est pas grave. J’ai récupéré une scie sauteuse Bosch. (Bon… j’en avais déjà une.) Mais ça fait du bien de récupérer un truc. Même symbolique.
Même si c’est pas ton cœur.
Et maintenant…c’est moi qui raconte l’histoire.
On met les p’tits plats dans les grands. Merci madame. Au revoir monsieur.
Y a des gens… tu les aimes bien. Alors tu les invites chez toi. Tu ouvres grand la porte, tu mets une bougie qui sent la vanille, tu cuisines, tu sors la belle vaisselle — pas celle qui passe au lave-vaisselle, hein, la vraie.
Tu dis des trucs sincères, tu écoutes avec attention, tu ris aux bonnes blagues… et même aux mauvaises.
Tu ranges un peu ta vie, tu pousses les peurs sous le canapé, tu mets des coussins sur les doutes, tu t’appliques.
Toi, tu te dis :"ça va, c’est doux, c’est beau, c’est simple."
Et puis ils repartent. Normal. Ils ont des trucs à faire.
Tu leur files un Tupperware, avec un peu du plat — parce que t’as le cœur large et le frigo plein. Tu dis un “à bientôt” avec un petit regard doux, tu les serres un peu fort… comme si tu te doutais.
Mais tu crois qu’ils reviendront.
C’est évident, non ?
Mais parfois…ils ne reviennent pas.
Et le pire, c’est que c’est pas juste ton Tupperware qu’ils emportent.
Ils prennent des trucs qui étaient pas sur la liste.
Ton humour.
Tes projets.
Ton goût du matin.
Ta playlist sur la route.
Ta capacité à croire que quelque chose de beau peut encore arriver.
Ton élan.
Ton envie de faire des pancakes un dimanche.
Ton envie de danser en chaussettes devant Derrick.
Ton éclat de rire à 00h12.
Ta façon unique de croire que la vie peut être jolie, vraiment.
Et ça…tu l’avais pas vu venir.
C’est quand tu fouilles le frigo pour récupérer ton plat que tu remarques qu’il manque quelque chose de bien plus précieux.
Alors que toi, t’étais juste là, à mettre les p’tits plats dans les grands, à soigner l’accueil, à faire les choses bien.
Et eux ?
Merci madame. Au revoir monsieur.
Selene
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