Les souvenirs qui collent à la peau
- Selene De Beaumont
- 23 mars
- 2 min de lecture
Les souvenirs qui collent à la peau
Je parcours les photos et je me souviens de toi, te glissant dans mes vêtements comme une seconde peau. Je trouvais que tu les portais tellement bien. La fierté que tu avais à porter ma peau, à être protégé par elle, c’était comme une marque de moi sur toi. Qui aurait pu imaginer que tu enlèverais tout ça ? Je n’ai jamais voulu que tu sois mon objet. Je t’ai toujours considéré comme un être à part entière. Mais toi, tu as voulu te fendre dans ma peau pour te trouver beau. Et moi, je t’ai toujours trouvé beau tout court. Tes jambes interminables, tes postures, tes mimiques, tes yeux, lorsqu’ils étaient clairs et brillants. Je te rappelle d’ailleurs qu’ils ne sont pas verts, mais bleus. Et comme hier, je pense aujourd’hui savoir deux ou trois bricoles de plus que toi. L’âge, peut-être, ou simplement la clairvoyance que l’on acquiert avec le temps. Je suis un peu moins claire sur d’autres sujets, mais je crois que tu le devines.
Je me demande… les mets-tu encore ? Ces vêtements, ces souvenirs que tu portais, te glisses-tu parfois dedans et revis-tu ce que nous étions ? Tu sais, j’aimerais t’en offrir d’autres... Mais je n’ai plus acheté grand-chose, mis à part des plantes. Tu pourrais peut-être les glisser dans tes poches, ou dans tes narines, que j’adorais photographier. Promis, tu aurais droit à plus de 30 secondes maintenant pour me parler des arbres et des plantes... et tu serais surpris, peut-être que j'en parlerais plus que toi maintenant ... J'en doute quand même...
Je me meurs dans les souvenirs.
Un jour, je vais peut-être les oublier. Mais si tu venais, juste un instant, pour en créer de nouveaux avec moi ? Alors, je serais rassurée. Je pourrais y plonger encore et encore.
C’est bientôt mon anniversaire. Je n’ai pas envie de le fêter. L’année dernière, tu étais là, et nous avons fait cette promenade si particulière, sous mon impulsion, en pleine nuit dans les chemins. Tu t’étais retrouvé nu, en laisse, à te promener avec moi. Et tu semblais manifester tous les signes du bonheur à cet instant précis. On était fou, tu vois.
Complètement fous d’amour.
Sais-tu que je n’ai même plus la force de promener mes chiens ? Alors, je joue avec eux et j’essaie de me pardonner. Mais rien n’est plus pareil. Ce n’est pas toi.
Et toi, tu essaies de me pardonner parfois ? Et toi, tu essaies de te pardonner parfois ?
Nos folies, nos rires, nos moments de bonheur ensemble me manquent. Comment retrouver cela, si ce n’est avec toi ?
Je t’aime.
Selene
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