Quand un instant ne définit pas le parcours : à propos des moments où l’on se laisse submerger
- Selene De Beaumont
- 16 avr.
- 4 min de lecture
Quand un instant ne définit pas le parcours : à propos des moments où l’on se laisse submerger

Il y a quelques jours, un mélange de rêves perturbants et un petit bug informatique sur Messenger m’ont plongée dans un tourbillon d’émotions. Je me suis retrouvée à envoyer un message que je n'avais pas prévu, un message où je disais "je t’aime", malgré la distance, malgré tout ce que j’avais mis en place pour avancer.
À ce moment-là, tout a dérapé. Ce n’était pas prévu, je n’attendais pas de réponse, mais la panique m’a envahie, et j’ai cédé.
En voyant que mon dernier message envoyé à cette personne était passé en gras, j’ai cru qu’il y avait eu une réaction, enfin c'était une possibilité. Puis le statut des messages précédents est passé à "envoyé" au lieu de "distribué", et j'ai pensé que j'avais été restreinte. C'était comme si tout s'effondrait. Je me suis sentie dévastée, comme si tous mes efforts étaient réduits à néant à cause d’un instant où je n'ai pas su garder le contrôle.
Mais au fond, est-ce que cet instant définit réellement mon parcours ? Non.
Ce n'est pas ce message, ni cette réaction fugace qui déterminent où j’en suis aujourd’hui. Ce que je veux dire, c’est que cette sensation de fragilité fait partie de notre parcours. C’est comme si vous étiez en train de suivre un régime ou de prendre de bonnes résolutions : vous pouvez avoir un écart, un moment où vous cédez, mais cela ne remet pas en question l’ensemble de votre évolution. Ce n’est pas cette "pizza" qui efface tout le travail accompli.
Les émotions, même les plus inconfortables, sont là pour nous apprendre quelque chose. Elles font partie de notre cheminement. Elles ne nous définissent pas, elles ne sont pas notre identité. Et surtout, elles ne doivent pas être un obstacle à la progression. Il est important d’accepter que l’évolution n’est pas linéaire. Parfois, on avance deux pas, puis on en fait un en arrière. Mais chaque pas, même celui qui semble être une régression, fait partie de l’avancement global.
Il est normal de se laisser submerger parfois. Mais au lieu de se flageller, pourquoi ne pas choisir de se traiter avec la même bienveillance que l’on offrirait à un ami dans une situation similaire ? L’auto-compassion est un moteur puissant pour ne pas rester bloqué dans cette culpabilité, qui ne fait que nous ralentir.
Chaque petit pas, chaque moment difficile, chaque sentiment d’être submergé est une occasion de grandir, de mieux comprendre ce que l’on ressent et de mieux se connaître. Ce n’est pas l’instant qui définit le parcours, mais ce que l’on fait avec cet instant.
Alors, peu importe ce que tu traverses aujourd’hui, sache que tu as déjà parcouru bien plus que tu ne le crois. Et ces moments de doute ou de panique, bien qu’inconfortables, ne feront que renforcer ta résilience.
Parce qu’après tout, chaque vague nous enseigne à mieux nager.
Je veux aussi dire que j’ai failli effacer ce message, mais au fond, c’était un moment d’authenticité. Effacer ne m’aurait pas plus soulagée. Car il serait resté une trace et c’est dans le fond cette trace qui m’ennuyait. Cette envie de communiquer directement, qui m’a dépassée malgré le fait que cette envie ne soit pas partagée, c’est ça qui m’a gênée. C’était comme si j’étais un oiseau débile qui s’acharnait à essayer de picorer un mur ou un caillou. Mais j’aurais laissé une plume en passant. Et ce que j’aurais voulu alors, c’est ne rien laisser. Et rester maître de moi. Mais je n’ai pas su.
Finalement, ce message reste là, non pas comme une erreur, mais comme une trace d’authenticité. Parce qu’on n’avance pas toujours en ligne droite. Parfois, un moment de fragilité nous apprend des choses qu’aucune victoire ne pourrait nous apprendre. Et ces moments, même s’ils nous font nous sentir vulnérables, sont une part essentielle de notre parcours.
D'ailleurs, peut-être que ce vertige m’a poussée à quelque chose d’essentiel.
Dans les heures qui ont suivi, sans vraiment y réfléchir, je me suis lancée dans un projet que je repoussais depuis longtemps.
Comme si cette secousse avait réveillé un feu discret, prêt à jaillir. Comme si, parfois, il fallait frôler le débordement pour retrouver l’élan. Comme si ce bug — émotionnel, numérique ou peut-être cosmique — avait ouvert une porte inattendue.
Je ne savais pas encore que ce moment de désordre serait le début de quelque chose de bien plus vaste. Et aujourd’hui, je regarde ce point de rupture non plus avec honte, mais avec un léger sourire. Celui de celle qui a laissé une plume, oui, mais qui a aussi pris son envol. Vous comprendrez ce que cela signifie pour moi dans les heures, jours à venir.
Et toi, quel a été ton "instant de panique" que tu as fini par accueillir comme une part précieuse de ton chemin ? 🌿
Si tu veux le partager, je te lirai avec attention.
Et si tu ressens le besoin d’en parler plus profondément, en dehors des commentaires, tu peux réserver un moment pour échanger avec moi. Je serai là, avec douceur et sans jugement ici . 💬✨
Selene
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