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L’amour véritable : entre liberté et attachement

  • 7 mars
  • 4 min de lecture

L’amour véritable : entre liberté et attachement



Jusqu'où peut-on aller?

On croit souvent que l’amour véritable est une évidence, un état de grâce qui se vit sans effort. Mais ce que j’ai appris, c’est qu’il est tout sauf un simple ressenti. Il est fait de travail, de pardon, et surtout d’une forme de liberté qui, paradoxalement, peut nous attacher plus que tout.


Quand l’amour devient une révélation

Je ne sais pas si, avant aujourd’hui, j’ai vraiment connu l’amour dans sa forme la plus pure. Je l’ai confondu avec la passion, avec l’attachement, avec des jeux de pouvoir où je donnais en pensant toujours à ce que je recevais en retour. J’ai aimé, sans doute, mais avec des réserves, des comptes à rendre, des blessures mal digérées. J’ai pardonné, mais jamais totalement. Il y avait toujours une rancune sous-jacente, une volonté d’équilibrer une balance invisible par des gestes parfois cruels, parfois manipulateurs, parfois vengeurs.

Mais aujourd’hui, je sais que j’ai franchi un cap. Parce que je me rends compte que je suis prête à pardonner, vraiment. Sans condition, sans attente de réparation, juste parce que l’amour, quand il est vrai, ne se mesure pas à ce qui a été perdu, mais à ce qui peut encore être construit.


L’amour véritable : un espace de liberté totale

Si j’ai pu me laisser aller à cet amour total, alors que j’ai toujours été farouchement indépendante, c’est parce qu’il m’a laissé une liberté absolue. Liberté d’être, de penser, de douter. Jamais il n’a tenté de me guider, de m’influencer, de me faire croire que mes émotions étaient erronées ou que mes raisonnements étaient biaisés. Il n’a jamais cherché à posséder mon esprit, à orienter mes choix, à me dicter ce que je devais ressentir.

Et c’est paradoxalement cette liberté qui m’a attachée à lui plus que tout. Là où d’autres ont tenté de me façonner à leur image, lui m’a laissée être moi-même, et c’est ainsi qu’il m’a conquise.


Le paradoxe de l’attachement : quand la peur enferme

Mais cette liberté qui m’a tant fait aimer, ai-je été capable de la lui rendre ? Je me pose la question.

Parce que je sais que, quand j’aime profondément, une peur s’installe : celle de perdre. Et cette peur m’a souvent conduite à enfermer, sans même m’en rendre compte. D’abord, par le rôle que j’avais dans notre histoire. Un rôle où l’ascendant était assumé, où les règles étaient claires, où j’avais le pouvoir. Mais au-delà de ce cadre particulier, il y a peut-être quelque chose de plus universel : lorsque j’aime, ai-je tendance à refermer mes bras trop fort ?

J’ai toujours cru être quelqu’un qui valorise l’indépendance, mais je réalise aujourd’hui que l’amour, dans sa forme la plus intense, me pousse aussi à vouloir garder, retenir, sécuriser.


Et de son côté, cette liberté qui m’a tant fait aimer, je crois qu’elle l’a aussi perdu.

Il a tant voulu ne pas borner, ne pas enfermer, qu’il en a oublié ses propres limites. Il a choisi, consciemment ou non, d’effacer certaines de ses envies, de ne pas exprimer ce qui le heurtait. À force d’éviter le conflit, il a évité de se défendre. Il a anticipé mes désirs, s’est modelé pour que je ne ressente pas de frustration, et ce faisant, il s’est enfermé lui-même dans une cage dont il détenait pourtant la clé.

Je n’ai jamais voulu lui ôter ses libertés, mais il les a abandonnées. Par amour, par idéalisation, peut-être par peur de me perdre. Et en les abandonnant, il ne m’a pas laissé voir ses véritables frontières. Sans résistance, j’ai parfois repoussé des limites que je n’aurais pas franchies s’il les avait simplement affirmées.

Ce qu’il a à questionner, c’est peut-être cela : que l’amour ne doit pas être une annihilation de soi. Que le conflit n’est pas un échec, mais parfois une preuve d’existence. Que trop accepter, trop idéaliser, c’est risquer un jour de suffoquer et de vouloir fuir d’un seul coup, sans préavis.


Aimer ... Oui mais comment?



L’amour véritable ne se termine pas. Il peut être ignoré, mis de côté, enfoui sous des choix, des silences, des chemins détournés. Mais quand il est réel, il ne s’éteint pas.

Alors aujourd’hui, ma réflexion est la suivante : si une nouvelle partition devait s’écrire entre nous, elle ne pourrait pas être la même. Il ne s’agirait plus d’un amour où l’un donne et l’autre reçoit, où l’un protège et l’autre se repose. Il s’agirait d’un équilibre, d’un espace où chacun puisse être libre, sans jamais craindre d’être emprisonné, ni vouloir enfermer l’autre.

Aimer, ce n’est pas seulement laisser l’autre être. C’est aussi s’écouter soi-même, connaître ses propres limites et les exprimer. Ce n’est pas renoncer au conflit par peur de perdre, mais l’accepter comme une manière de grandir ensemble.

Et peut-être que la vraie question n’est pas : jusqu’où peut-on aimer ? Mais plutôt : comment aimer sans jamais s’oublier soi-même ? Et peut-on aimer sans jamais vouloir retenir l’autre ?

Parce qu’au fond, ces deux questions sont le cœur de ce que nous avons vécu. L’une est mienne, l’autre est sienne. Et si un jour nous devons nous retrouver, ce sera avec ces réponses, ou peut-être simplement avec la volonté de les chercher ensemble.


Selene


Et vous, croyez-vous que l’amour véritable laisse toujours l’autre libre ? Dites-moi en commentaire.


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