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L’art délicat d’offrir son aide

L’art délicat d’offrir son aide

Triangle

Il y a un adage que j’ai entendu quelque part : on ne propose son aide que dans trois cas précis :


1. Quand l’autre la demande explicitement.

2. Quand l’autre est capable de l’apprécier et de nous le rendre.

3. Quand nous sommes vraiment disponibles pour l’offrir à ce moment précis de nos vies.

Les 3 questions à se poser

Pourtant, j’ai souvent ressenti ce besoin impérieux d’intervenir, de donner des conseils, d’accélérer le mieux-être de l’autre… Parfois, j’imaginais que l’autre n’osait pas demander de l’aide ou qu’il n’arrivait pas seul à franchir certaines étapes. Peut-être était-ce l’amour, ou simplement l’impulsion d’être utile, ou bien encore l'impatience ou le besoin de contrôle qui me poussaient à agir avant même qu’on me sollicite.


Récemment, une amie m’a lancé un défi : arrêter de surveiller les connexions sur mon blog, espérant que Roland, en toute discrétion, puisse ainsi découvrir ce que j’ai en moi – ce feu, cette intensité que je garde pour nous. Elle voulait m’inciter à me détacher de certaines routines qui, selon elle, me faisaient plus de mal que de bien.

Pourtant, j’ai accueilli ce défi avec un sentiment ambivalent. D’une part, je comprenais son intention bienveillante ; d’autre part, j’ai ressenti une forme d’infantilisation, comme si on me demandait de renoncer à mon propre rythme et à mes choix et qu'on me tenait très fort la main pour traverser.


Je me suis alors interrogée : combien de fois ai-je voulu aider Roland sans qu’il ne me le demande ? J’insistais, persuadée que mon intervention pouvait combler un vide, que mon soutien était une preuve d’amour. Mais, rétrospectivement, je me demande : a-t-il vraiment apprécié que je me mêle de ses affaires ? Ne s’est-il pas senti humilié, voire envahi ?


Il est difficile de lâcher prise quand on aime, quand on se sent impuissante face aux souffrances de l’autre. Mais, en fin de compte, il faut respecter le rythme de chacun, écouter ce que l’autre exprime – ou ce qu’il ne parvient pas à exprimer.


Il est aussi intéressant de penser au fameux triangle dramatique de Karpman : celui du sauveur, de la victime et du bourreau. Dans cette dynamique, celui qui se pose en sauveur, animé par le désir de bien faire, risque rapidement de glisser vers un rôle plus oppressif, devenant ainsi, sans le vouloir, le bourreau de celui qu’il voulait aider.


Aujourd’hui, je me donne la promesse de me poser ces trois questions avant d’intervenir, comme je l’aurais souhaité avec Roland :


• Est-ce que cette aide m’a été demandée ?

• L’autre est-il capable d’apprécier ce que je propose ?

• Suis-je véritablement disponible pour l’offrir, sans attentes ni reproches ?


Peut-être que, finalement, Roland ne voulait ni mon aide ni ma présence comme je l’imaginais. Peut-être était-il déjà en quête de son propre chemin, sans l’intervention d’une main bien intentionnée.


Aimer, c’est aussi savoir se retenir, respecter l’espace de l’autre et accepter que notre impulsion, même motivée par le désir de bien faire, ne trouve pas toujours sa place dans la vie de celui qu’on aime.



J’espère que cet article résonnera en vous et vous incitera à partager vos propres expériences sur la délicatesse d’offrir son aide sans qu’on nous le demande.

Racontez-moi en commentaire comment vous avez géré ce dilemme.



Selene

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