Le verre à moitié plein, le verre à moitié vide
- Selene De Beaumont
- 23 mars
- 2 min de lecture
Le verre à moitié plein, le verre à moitié vide
J’ai toujours été de ceux qui voyaient le verre à moitié plein. De ceux qui croient en l’infini des possibles, en la force de la volonté, en la puissance d’un amour sincère. J’ai toujours pensé que l’on pouvait renverser le cours des choses, qu’avec assez de patience, d’efforts et de foi, rien n’était perdu.
Mais aujourd’hui, je suis fatiguée.
Fatiguée d’avoir tout fait, fatiguée de me battre seule contre le silence, contre l’inertie, contre l’évidence qu’il ne bouge pas. Fatiguée d’attendre un réveil qui ne vient pas, d’espérer encore quand tout me dit d’arrêter.
Fatiguée surtout de voir qu’il ne me fait pas confiance. Pas vraiment. Il doute de mes intentions, de mes actions à venir, comme si tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai donné, n’avait pas suffi à lui prouver la sincérité absolue de mon amour. Il a peur de mes sentiments alors qu’avant, il les réclamait. Il se cache derrière l’évitement alors qu’avant, il assumait.
Fatiguée de voir que je suis seule quand je pourrais être avec lui.
Fatiguée de voir qu’il est prêt à me perdre comme si cela n’avait pas d’importance. Comme si j’étais interchangeable, comme si nous étions remplaçables. Il n’a pas pris la mesure de ce que nous étions, de ce que nous aurions pu être. Il est capable de sacrifice, mais pas dans le bon sens.
Fatiguée de le voir mariner, hésiter, s’accrocher à une solitude qui ne le rend pas plus heureux, alors qu’il pourrait simplement continuer ce qu’il a commencé… mais avec moi. Il pourrait avoir ce qu’il voulait, sans renoncer à lui-même.
Fatiguée d’être seule dans cette lutte. Seule à voir que tout pourrait changer. Seule à y croire encore, alors que lui préfère son masque, préfère me faire renoncer.
Et moi, que dois-je abandonner ?
Abandonner la plus belle histoire que j’ai connue ?
Abandonner l’homme que j’aime le plus au monde ?
Abandonner quelqu’un qui compte encore, malgré tout, malgré l’absence, malgré l’usure ?
Abandonner quelqu’un qui m’a transformée, qui a mis des fleurs dans mon jardin et qui aujourd’hui refuse de les arroser ?
Abandonner la sincérité de ce que nous partagions, comme si ce n’était plus rien, comme si cela n’avait jamais existé ?
Je suis fatiguée, oui.
Mais la déception est encore plus grande que la fatigue.
Parce que je n’arrive pas à comprendre pourquoi il ne fait pas le pas. Pourquoi il ne réalise pas.
Et pourtant, le verre est encore là.
À moitié vide, à moitié plein.
Je ne sais plus.
Je ne sais plus si je devrais encore me dire ces mots : Reviens, dis, reviens.
Le jardin a gardé ses couleurs, il a fleuri et moi aussi, malgré la pluie, malgré toi.
Le ciel gris qui opacifiait certains moments n’est plus là.
La pluie a balayé les zones d’ombre et les cœurs pleins de doutes.
La clarté l’a envahi.
Le beau est là, sans les erreurs d’interprétation.
Il ne reste que le beau.
Comment peux-tu ne pas le voir ?
Selene
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