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Les mécanismes de défense en amour : quand la peur dicte nos réactions

Dernière mise à jour : 19 mars

Les mécanismes de défense en amour : quand la peur dicte nos réactions


Dos à dos aujourd’hui
Dos à dos aujourd’hui

Les relations humaines sont complexes, et lorsque des blessures profondes se réveillent, chacun réagit selon ses propres mécanismes de défense. Ces réflexes émotionnels, souvent inconscients, façonnent la manière dont nous faisons face à la douleur, au rejet et à l’incertitude. Ils nous protègent… mais parfois, ils nous enferment aussi.


Quand couper devient une survie

Certaines personnes, lorsqu’elles se sentent blessées ou en insécurité, choisissent de rompre brutalement le lien. Ce mécanisme repose sur un besoin de contrôle : “Si je coupe, je ne risque plus d’être blessé. C’est moi qui décide de la fin, donc je ne peux pas être abandonné.” C’est une stratégie défensive redoutable, mais elle laisse souvent des traces.

Mais ces peurs, à qui appartiennent-elles vraiment ? Sont-elles le fruit d’un rejet récent ou d’un schéma bien plus ancien, inscrit en profondeur ? Ce ne sont pas toujours les événements présents qui déclenchent ces réactions, mais des blessures passées qui trouvent un écho et se réactivent. Peut-être que celui qui rejette aujourd’hui l’a lui-même été, qu’il a appris à survivre en fermant son cœur pour ne plus ressentir cette douleur. Peut-être que dire “c’est fini” est moins douloureux que d’affronter ce qu’il ressent réellement.

Celui qui coupe ainsi se prive aussi de la possibilité d’évoluer dans la relation, de dialoguer, d’apprendre à exprimer sa colère autrement que par le rejet. Il reste figé dans une version rigide du passé, incapable de reconsidérer les émotions qui l’ont poussé à fuir. La colère devient une vérité immuable, alors que dans la vie, les émotions changent, évoluent. Mais il ne se l’autorise pas.




Quand aimer devient un combat

Moi, j’ai réagi différemment. Je n’ai pas fui. Je suis restée, malgré le silence, malgré l’incompréhension, malgré la douleur. Parce que ce que j’ai vécu avec lui, c’était immense, et qu’il m’était impossible d’effacer tout cela d’un simple claquement de doigts. Alors, j’ai voulu comprendre. J’ai voulu croire que l’amour pouvait surmonter les obstacles, que la patience et la sincérité finiraient par ouvrir une porte, par guérir ce qui devait l’être.

Je me suis accrochée, non pas par faiblesse, mais parce que je voyais en lui quelque chose de précieux.

J’ai voulu lui montrer qu’il était aimé, même dans ses pires moments, qu’il pouvait être lui, vulnérable, sans craindre d’être rejeté.

Mais peut-être que, sans le vouloir, j’ai aussi porté une croix qui ne m’appartenait pas. Peut-être que j’ai voulu prouver que mon amour était plus fort que ses blessures, que je ne partirais pas même quand il me repoussait, même quand il me faisait mal. Comme si, en restant, je pouvais lui prouver quelque chose. Comme si je pouvais réparer en lui ce qui avait été brisé bien avant moi.


Deux visions, deux pertes

Lui a coupé pour se protéger. Moi, je suis restée pour ne pas le perdre.

Mais à la fin, nous avons perdu tous les deux. Parce que ce n’est pas ainsi que l’on gagne.

Moi, je voulais qu’on gagne ensemble. Que l’on puisse grandir, apprendre, transformer nos blessures en force. Qu’on puisse regarder nos peurs en face et les traverser à deux, sans que l’un doive l’emporter sur l’autre. Je ne voulais pas un combat, je voulais une construction.

Mais il a vu les choses autrement. Il a vu une menace là où je voyais une main tendue. Il a vu un combat là où je voyais une chance. Il a voulu avoir raison là où j’espérais seulement que nous trouvions un nouveau chemin commun.


La lettre et l’appel à la réactivité

Avant que tout ne se referme définitivement, j’avais écrit. Une lettre, un dernier appel. Parce que je ne pouvais plus supporter son écartement, son blocage, sa distance. J’ai écrit pour lui dire que je me sentais rejetée et que, plus que tout, je ne pouvais pas rester sans réponse. Je voulais qu’il réagisse, que nous puissions enfin parler de ce qui se passait, que nous nous retrouvions face à face. Ce n’était pas une rupture que je voulais annoncer, mais un cri au secours, un désir de le secouer pour que nous puissions redonner un sens à cette relation.

Mais lui a pris cette lettre comme une rupture définitive, pensant que je voulais partir, pensant que j’avais déjà fait mon choix. Il a pris cela comme la fin, alors que pour moi, c’était un dernier fil tendu, un dernier effort pour l’empêcher de fuir. C’est un malentendu émotionnel profond. Moi, je voulais provoquer une réaction, réveiller quelque chose en lui, lui faire comprendre que j'avais besoin d’une preuve de son attachement. Lui, au contraire, a pris cela comme une validation de ses peurs et s’est empressé de couper totalement. Il a préféré voir une fin plutôt qu’un appel à l’aide.

Et ensuite, j'ai essayé de rattraper, de montrer que non, ce n’était pas ce que je voulais. Mais lui était déjà enfermé dans sa lecture des événements, dans sa propre version des faits. Comme si, une fois qu’il avait acté cette rupture dans sa tête, il ne pouvait plus revenir en arrière sans perdre une bataille qu’il s’était lui-même inventée.

C’est douloureux, parce que j'ai voulu qu’il comprenne mon besoin d’être rassurée, et il en a fait un prétexte pour s’éloigner. Il a vu dans mon message une porte de sortie, là où je voulais simplement un geste de lui. Et ensuite, une escalade de malentendus.


Le choix de la conscience

Alors que faire maintenant ? J’aurais voulu que cette histoire ne se termine pas ainsi. J’aurais voulu que la communication prenne le pas sur la fuite, que nous puissions nous parler autrement que par le prisme du rejet ou de la douleur. Mais ce n'est pas le choix qu'il a fait lui.

Je sais aujourd’hui que je ne peux pas porter cela seule. Que vouloir réparer l’autre contre son gré est une illusion. Que l’amour ne se prouve pas par la souffrance. C'est pourquoi je suis partie sans un bruit, sans coup d'éclat, sans attaque, rien qu'avec ma peine.

Ce qui est en mon pouvoir, c’est de lâcher prise. D’accepter que nous n’avons pas les mêmes armes, pas les mêmes peurs, pas les mêmes manières de faire face. Et surtout, d’accepter que je n’ai pas perdu. Parce que moi, j’ai aimé. J’ai espéré. J’ai essayé.

Et peut-être qu’un jour, il comprendra cela. Peut-être qu’un jour, il réalisera que nous n’étions pas adversaires. Que mon intention n’a jamais été de le faire plier, mais de lui montrer qu’un autre chemin était possible. Que certaines personnes peuvent grandir ensemble. Mais hier je l'ai retrouvé toujours figé dans cette version de l’histoire, dans cette colère qu’il n’a jamais déconstruite, comme si le temps n’avait rien changé, il reste bloqué dans un instant figé où tout est noir et blanc, sans nuances. Sauf que j'ai évolué, j'ai cherché à comprendre pendant tout ce temps. Et en me voyant hier, je pense qu'il ne pourra pas le nier toujours. C’est peut-être ça, la plus grande douleur : voir que, malgré tout ce que j'ai essayé de faire, il n’a jamais vraiment voulu voir la vérité au-delà de sa propre peur. Et a eu l'impression que je voulais le contrôler ou gagner.

Peut-être qu’un jour, il ouvrira les yeux sur ce que nous aurions pu être.

C'est un rêve, plus une lutte. Mes forces m'ont abandonnée hier.

Selene


Un champ de coquelicots transformé en champ de bataille

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