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Relation parent-enfant : Comment ne pas culpabiliser quand notre enfant va mal ?

Relation parent-enfant : Comment ne pas culpabiliser quand notre enfant va mal ?

Mauvais ou bon parent?

En tant que parents, il est naturel de vouloir protéger nos enfants des épreuves de la vie. Cependant, lorsque nos enfants traversent des difficultés, un sentiment de culpabilité peut émerger, nous amenant à nous interroger sur notre rôle et notre responsabilité. Comment alors soutenir efficacement notre enfant sans succomber à cette culpabilité paralysante ?


1. La culpabilité parentale : comprendre qu’on ne peut pas tout contrôler

Il est essentiel de reconnaître que, malgré notre désir de bien faire, nous ne pouvons pas tout maîtriser dans la vie de nos enfants. La culpabilité parentale, souvent déclenchée par des attentes irréalistes envers nous-mêmes ou imposées par la société, peut devenir un fardeau émotionnel lourd à porter.

Personnellement, j’ai souvent idéalisé les relations des autres parents avec leurs enfants, jugeant la mienne inférieure, notamment en fonction de mes propres attentes ou projections. Cette auto-critique a parfois pesé sur ma relation avec ma fille. Pourtant, elle est une personne à part entière, avec ses propres goûts et aspirations, et non celle que j'avais imaginée. Elle est simplement elle-même, même si cela ne correspond pas toujours à mes attentes en termes de lien.


2. Accepter que nos enfants vivent des épreuves et les soutenir sans se culpabiliser

Certains parents de mon entourage refusent même l'idée que leur enfant puisse souffrir, trouvant cela insupportable. Pourtant, il est inévitable que nos enfants rencontrent des difficultés. On peut se dire que si nous avions fait d'autres choix dans notre vie amoureuse, notre enfant serait plus heureux, et que c'est de notre faute s'il rencontre ces défis (famille monoparentale, divorce…). Cependant, en y regardant de plus près, même des enfants issus de foyers dits traditionnels rencontrent eux aussi des problèmes. J'ai moi-même mis beaucoup de temps à me détacher de l'idée que ma fille était uniquement le produit de mes choix. Elle possède également son propre tempérament et sa manière de réagir aux difficultés.


Plutôt que de nous blâmer, il est plus constructif de :

  • Écouter activement : Permettre à notre enfant d'exprimer ses sentiments sans jugement favorise une communication ouverte.

  • Valider leurs émotions : Reconnaître la légitimité de leurs ressentis renforce leur confiance en eux et en nous.

  • Encourager l'autonomie : Aider notre enfant à développer des compétences pour faire face aux défis renforce sa résilience.


Ce n'est pas facile, car nous sommes souvent prisonniers de nos croyances, projections ou comparaisons.


3. Des actions concrètes : offrir du soutien émotionnel, chercher de l’aide, comprendre leurs besoins

Face aux difficultés de ma fille à différents moments de sa vie, j’ai eu besoin d’aide extérieure. Pris dans la tourmente, il est difficile d'avoir du recul, surtout lorsque nous souffrons également. C’est mon cas aujourd’hui. En tant que perfectionniste, j’ai toujours l’impression de mal faire, de ne pas en faire assez ou de ne pas agir comme il conviendrait. J’ai tendance à envisager mille solutions pour un problème, craignant de ne pas avoir l'angle de vue nécessaire pour trouver la bonne solution. Alors, je me suis entourée et je m’entoure encore aujourd’hui.


Pour accompagner notre enfant sans s'enliser dans la culpabilité, il est bénéfique de :

  • Offrir un soutien émotionnel constant : Être présent, montrer de l'empathie et de l'amour inconditionnel.

  • Chercher de l'aide professionnelle si nécessaire : Consulter des spécialistes peut apporter des solutions adaptées aux besoins de l'enfant. Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) peuvent être une ressource précieuse.

  • Comprendre leurs besoins spécifiques : Chaque enfant est unique ; adapter notre approche en fonction de sa personnalité et de ses besoins est essentiel.


Mais surtout, et c'est le plus difficile quand on est un parent avec un minimum d'autorité : l’écoute. Souvent, on impose sans le vouloir, sans prendre toute la mesure du ressenti de notre enfant. Parce qu'il s'exprime parfois moins, parce qu'il est parfois désabusé, pensant que "mon parent ne me comprend pas de toute façon…".

Nous avons le droit de nous tromper et de revenir sur une décision, une sanction ou autre. Au départ, j’avais du mal, pensant que j’allais décrédibiliser mon autorité, et étant maman solo, j’avais peur. Peur que ma fille suive des statistiques qu'on nous rabâche, peur de lui avoir retiré des chances dans la vie. Aujourd’hui, plus elle grandit, plus je m’autorise à revenir sur des décisions. Et je trouve notre confiance renforcée en ce sens. Surtout que je suis une personne impulsive et que je prends souvent des décisions à chaud (grave erreur…), mais je ne pense pas être la seule dans ce cas…


4. Préserver son bien-être en tant que parent tout en étant là pour son enfant

Il est primordial de prendre soin de soi pour pouvoir soutenir efficacement son enfant. Gérer la culpabilité parentale passe par l'adoption de stratégies concrètes visant à surmonter cette charge émotionnelle tout en cultivant une parentalité plus épanouissante.

J’apprends à chaque étape de sa vie. Elle est unique et moi aussi ; c’est une relation qui se tisse et qui est enchevêtrée dans bien des histoires. Une séparation difficile, un père absent, un profil intellectuel assez spécifique qui a donné lieu à des questionnements, des difficultés sociales qui s’améliorent grandement avec l’âge et deviennent même des habiletés dans certains moments clés (discours ou autre). Une gestion des émotions très difficile. Beaucoup de retenue et quand cela sort, c'est avec perte et fracas, voire violence. Un gros épisode entre nous à l'entrée au collège, où j’ai été la cible de tout son mal-être et où il a fallu tout reconstruire. Et aujourd’hui encore, une souffrance qu’elle porte, et parfois le soutien n’est pas suffisant ou pas celui qu'il faudrait. Et malgré mes tentatives de suivi, de dialogue, j’ai rencontré une porte fermée, jusqu’à un geste très grave qui, heureusement, n’a pas donné lieu à un drame. Affronter les nuits de peur, la culpabilité au ventre, se pardonner de ne pas avoir vu l’ampleur, d’avoir été un détonateur sans le vouloir. Retrouver de la force pour moi et pour elle. Et qui sait, cet épisode m’aidera encore peut-être à découvrir une nouvelle force. Et c'est ok, c'est mon rôle d'être ce pilier, parfois chancelant mais qui n'abandonne jamais.


En conclusion, il est naturel de ressentir de la culpabilité lorsque notre enfant traverse des moments difficiles. Toutefois, en reconnaissant nos limites, en adoptant une attitude bienveillante envers nous-mêmes et en mettant en place des actions concrètes pour soutenir notre enfant, nous pouvons transformer cette culpabilité en une force positive, bénéfique pour notre enfant et pour nous-mêmes.


Selene


Lectures recommandées pour approfondir le sujet :

  • « J'ai tout essayé ! Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans » d'Isabelle Filliozat. Cet ouvrage offre des solutions concrètes pour gérer les comportements difficiles des jeunes enfants sans culpabilité.

    Cultura


  • « Le parent : Responsabilité et culpabilité en question » de Jean-Claude Quentel. Ce livre explore les fondements de la parentalité à travers les sciences humaines, en mettant l'accent sur les notions de responsabilité et de culpabilité.

    Cairn


  • « Au diable la culpabilité ! Retrouver votre liberté intérieure » d'Yves-Alexandre Thalmann. Cet ouvrage propose des pistes pour se libérer de la culpabilité et retrouver une sérénité intérieure.

    res.fr


  • « Aider à prévenir le suicide chez les jeunes » de Michèle Lambin. Cet ouvrage offre des pistes pour comprendre les causes du suicide chez les jeunes et propose des stratégies de prévention adaptées.

    Fnac


  • « Les tentatives de suicide chez les élèves adolescents » de Codjo Brice Cakpo. Ce livre analyse les facteurs contribuant aux tentatives de suicide chez les adolescents scolarisés et suggère des approches pour les prévenir.

    Amazon



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