Scénarios Interdits #9 – Le recrutement ou l'épreuve de la cravate
- Selene De Beaumont
- 10 juin
- 5 min de lecture
Scénarios Interdits #9 – Le recrutement ou l'épreuve de la cravate
Dans un loft aux murs sombres et élégants, Je reçois deux candidats triés sur le volet pour un "poste de serviteur à temps partiel". L’annonce précisait la tenue (costume noir, chemise blanche), les critères physiques (grands, musclés, bruns, barbe de trois jours, cheveux longs attachés), et surtout : être soumis avec un potentiel switch. Ce soir, c’est le test final pour deux d'entre eux qui ont éveillé mon intérêt. Il arrivent dociles, mais avec une tension dans les mâchoires qui promet autre chose... Je m'en réjouis.
Ils arrivent l’un après l’autre à quelques secondes d'intervalle. Les talons résonnent, le parquet craque doucement. J’ai précisé qu’ils ne devaient pas parler.
Tous les deux grands, bien bâtis, regard clair sous les sourcils sombres. Ils se jaugent, déjà. Je m’assois lentement dans le fauteuil de cuir. Je croise les jambes. Ils ne savent pas encore ce que je vais leur demander.
Je les fais s’agenouiller d'un regard accompagné d'un signe de tête. À une distance exacte. Le silence est pesant, intérieurement je jubile. Je me lève, passe entre eux. Mon doigt sur l’un, mon regard sur l’autre.
« Toi, déboutonne sa chemise. Lentement. Regarde-moi pendant que tu le fais. » Il semble surpris mais s'exécute. Leur trouble naissant m'éveille.
L’autre ne bronche pas. Il inspire à peine. Son torse se découvre, musclé, halé, nerveux. Je tends un accessoire. Une cravate en soie noire.
« Noue-lui autour du cou. Et serre. Mais pas trop. Il doit respirer. Juste sentir mon pouvoir à venir. »
Il obéit.
« Maintenant, embrasse-le. »
Il hésite. J'insiste.
" Tu veux me faire répéter?" Je saisis une fourchette oubliée sur la table basse.
Mon talon tape doucement le sol. Il obéit. Le baiser est d’abord rigide, puis il cède. L’autre se laisse faire. Il est visiblement bien plus ouvert que le premier et agréablement surpris. Ce qui m'agace. Je vois la tension monter dans son corps, l’orgueil qui vacille.
Je me lève. Je tourne autour d’eux comme une louve autour de ses proies. Je me place derrière eux. Mes mains glissent sur leurs nuques, je les tiens tous les deux.
« Et maintenant, c’est moi qui décide. » Je m'adresse toujours au premier et me plais à ignorer le second.
— Enlève ton pantalon. Et le sien. Tout. Jusqu’à ce que vous ne soyez que peau, muscles et nerfs.
Ils obéissent. Je les veux nus. Je les veux vulnérables.
Je claque des doigts et m'adresse enfin au second. Je le saisis par la cravate.
— Toi, agenouille-toi. Là. Dos contre le sol. Bras écartés. Offre ta gorge. Laisse-le t’utiliser.
La position lui est très inconfortable et c'est cela qui me plait. Il semblait prendre beaucoup trop de plaisir à être manipulé par le premier.
— Toi, monte sur lui. Assieds-toi sur sa bouche. Ne bouge pas trop vite. Laisse-lui le temps de comprendre ce que ça coûte, de ne plus avoir le contrôle.
Je m’assois. En face d’eux. Les jambes légèrement écartées. Je glisse une main dans mon décolleté, juste pour caresser la naissance de mon sein. Juste pour les troubler davantage.
— Maintenant, obéis à ma voix. Laisse ta verge contre lui. Ne le pénètre pas. Pas encore. Frotte. Provoque. Stimule. Fais-lui comprendre qu’il n’est qu’un corps. Et que tu n’es rien de plus… pour l’instant.
L’autre, assis sur ses cuisses, me fixe avec une détresse nue dans les yeux.
Il murmure, la voix brisée par le conflit intérieur :
— Non, madame… Ce que je veux… c’est vous. C’est vous dont je rêve. Je veux vous sentir, vous toucher. Pas lui. Vous.
Je m’approche. Je me penche vers lui. Mon visage est à quelques centimètres du sien. Je pose un doigt sur ses lèvres.
— Chut. Je m’agenouille lentement à côté d'eux. Je prends son visage dans ma main, le tiens fermement.
— Regarde-moi. Juste moi.
Je fais un léger mouvement de ma bouche. Lent, imperceptible. Mon souffle est sur sa peau.
— Tu sens cette caresse ? Ce n’est pas lui. C’est moi. Je passe ma main sur son torse, et désigne l’autre homme d’un simple mouvement de tête. Il comprend qu'il doit le caresser.
— Ses mains ne sont que le prolongement des miennes. Sa langue est la mienne. Son corps… une extension de mon empire.
Il frissonne.
— Quand il te touche, c’est moi qui te pénètre. Je pose mes lèvres juste à côté de sa bouche, sans l’embrasser.
— Quand il te lèche, c’est moi qui goûte. Je le tiens toujours du regard. Mon pouce caresse lentement sa joue, comme une amante, comme une maîtresse. Et je tourne la tête vers l’autre.
— Continue. Doucement. Il ne doit penser qu’à moi. Prends-le en bouche.
Je m'assois sur le bord du canapé, jambes légèrement entrouvertes, robe remontée juste assez pour dévoiler la dentelle.
— Maintenant, regarde mes yeux. Pas lui. Jamais lui. C’est à moi que tu t’abandonnes.
Et alors qu’ils s’emplissent dans une illusion douce et brûlante, je suis partout à la fois : dans leurs gestes, dans leurs souffles, dans chaque frisson. Ils ne se touchent que pour me ressentir. Et je me plais à me promener autour d'eux, à déverser mon parfum sur leurs peaux, leurs narines.
Alors que je suis à nouveau proche du premier, je remarque qu'il perd pied.
— Ralentis. Regarde-moi. Je n’ai pas dit que tu pouvais jouir.
Je me lève.
Je m’approche d’eux. Je prends la cravate du second, je la tends. Je la garde. C’est moi qui décide de qui domine. De quand. Et comment. Et je tiens le premier par les cheveux.
Je soulève lentement ma jupe, glisse deux doigts sous la dentelle, l’écarte à peine… Et lui offre mes lèvres d’en bas, celles qu’il n’aura qu’à genoux. L’autre encore sur le dos et rempli, semble manquer d'air. Il est tendu, son sexe dur sans avoir été touché. Il essaie de regarder la scène. Je m'aperçois qu'il essaie de se caresser sans autorisation, alors j'écrase le délit de mon escarpin et continue à savourer le moment.
Ils sont à bout. À genoux, haletants, les yeux fous de désir. Ils pensent que je vais céder, et qu’ils vont m’avoir, enfin. C'est amusant.
Et d'un coup je me relève.
Je tape doucement dans mes mains.
— Assez.
Ils me regardent, perdus.
— Vous pensez que c’était pour vous ? Que ce que vous avez ressenti m’intéresse ? Je me penche vers eux, un sourire cruel sur les lèvres.
— Vous n’étiez qu’un reflet. Une illusion. Vous n’avez touché que mon ombre.
Je leur tends un drap noir.
— Couvrez-vous. Sortez.
Et je reste seule dans la pièce, maîtresse de leur frustration, déesse cruelle du désir qu’ils ne posséderont jamais. Car le désir n’est pas de céder. C’est de savoir exactement quand retenir.
Je les informe deux jours plus tard, que je les recrute tous les deux, que je n'ai pu me résoudre à choisir, tant ils sont différents et utiles chacun à leur manière.
Selene
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