À l’endroit de la fêlure
- Selene De Beaumont
- 27 juin
- 1 min de lecture
À l’endroit de la fêlure

Il y a cet endroit en moi
que rien ne comble.
Pas les mots.
Pas les bras.
Pas même le temps.
C’est une fêlure fine,
silencieuse,
comme un trait de lumière
sur un vase ancien.
Elle ne saigne plus,
mais elle respire.
Elle est là, vivante.
Je l’ai crue honteuse.
Je l’ai crue faible.
Mais c’est à cet endroit que je ressens le plus.
C’est là que je suis vraie.
C’est là que je sais que j’ai aimé.
Et peut-être que rien ne pourra jamais
refermer cette brèche.
Mais je peux la border.
L’entourer de soin.
Y semer quelques fleurs discrètes.
Et apprendre à vivre
non malgré elle,
mais avec elle.
Elle ne m’abîme pas.
Elle me rappelle que j’ai été immense.
Peut-être pour la première fois.
Selene
Pour le moment, les bras évoquent la famille et les amis que j’accepte à nouveau. Je suis à l’entre-deux. Déjà marcher fêlée seule et voir le payasage sous un nouveau jour et avec le temps à aimer 🧡 . C’est agréable de savoir que mes mots touchent le coeur d’autres personnes.
Merci
À l’endroit de vos fêlures... Je vous ai lue. Et j’ai reconnu cet endroit dont vous parlez. Cet espace en soi que rien ne comble, pas même les bras, pas même le temps.
Moi aussi, je porte des fêlures. Elles ne saignent plus, mais elles respirent encore. Elles frémissent parfois sous un mot,sous un silence,sous un geste qui effleure un peu trop juste. Longtemps, j’ai cru qu’il fallait les taire. Qu’elles faisaient de moi quelqu’un de moins… Moins solide. Moins aimable. Moins digne. Mais j’apprends à les regarder autrement. Elles sont la preuve que j’ai aimé. Que j’ai senti battre quelque chose d’immense en moi. Et que je suis encore là.
Je crois que ce sont nos fêlures qui nous…