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Les cœurs comme le mien ne comprennent pas ces choses-là

Les cœurs comme le mien ne comprennent pas ces choses-là


Je voudrais te parler de moi, d’ici. Puis je me rappelle que tu t’en fous.
Je voudrais te parler de moi, d’ici. Puis je me rappelle que tu t’en fous.


Je voudrais te parler de moi, d’ici. Puis je me rappelle que tu t’en fous.

Je voudrais te parler de choses banales.

Et de choses profondes.

Je voudrais rire avec toi,

Pleurer dans tes bras,

Te regarder,

Que tu me regardes.

Je voudrais te toucher,

Et que tu me touches.

Te pardonner,

Et que tu me pardonnes.

Je voudrais t’écouter me raconter ta vie,

Et que tu m’écoutes confier la mienne.

Marcher à tes côtés,

Courir, faire les courses,

Faire des projets, partir en voyage,

Et ne rien faire du tout.

Le silence ce n’était pas de l’amour

Je voudrais juste être là.

Me taire avec toi.

Ne pas dormir et faire l’amour.

Veiller jusqu’au matin,

À parler sans voir le temps passer,

Malgré nous.

Partager des petits-déjeuners au lit.

Jouer avec toi, être moi, sans détour.

Et que toi aussi, tu sois vrai.


Je voudrais que tu m’aies aimée.

Vraiment.

Que tu aies eu du courage.

Moins d’orgueil.

Parce que l’orgueil sans responsabilité,

Ce n’est que de la lâcheté.


Et puis je me rappelle :

Si tu avais voulu tout ça,

Tu m’aurais trouvée.

Si tu m’avais aimée,

Tu n’aurais pas pu t’en empêcher.

Tu me l’aurais dit.

Tu me l’aurais hurlé.

À n’importe quel moment.

Dans n’importe quelle vie.

Tu aurais su que le silence,

Ce n’était pas de l’amour.

La culpabilité n’empêche pas l’action.

Mais l’ego, oui.

La peur aussi.

Et la mauvaise foi.


Ce n’était pas de l’amour.

C’était ton reflet que tu aimais.

Tu aimais que je t’aime.

Mais une fois que tu as gagné ça,

Tu ne savais pas quoi en faire.

Elle t’a proposé d’emménager ?

Tu t’es dit : pas pour elle.

Pour une autre, oui.

Tu me l’as dit.

Et elle t’a blessé.

Et moi aussi, je peux te le garantir,

Tu m’as blessée.


Tu ne m’as jamais connue.

Tu m’as regardée sans me voir.

Et tu m’as souhaité "quelqu’un de bienveillant".

Comme si j’étais cette personne,

À interchanger les bras,

Comme on change de chemise.


Aujourd’hui, c’est moi qui suis tordue à l’intérieur.

J’ai parfois un vertige.

Des creux dans le sol.

Des ponts de paille entre deux falaises.

Tu me manques plus que je ne l’aurais jamais imaginé.

Mais en vérité, je ne l’imaginais pas.

Je n’avais aucun doute.

C’était toi pour moi.

Et moi pour toi.


Et je me dis que toi,

Tu t’es toujours demandé si tu étais à la hauteur.

Mais ce n’était pas la question.

La question,

C’était l’amour. Le bonheur.

Moi, j’y étais.

Dedans.

Toi, tu étais dehors.

Tu m’as jugée plus forte que toi ?

Alors tu es parti.


Parfois ça va.

Au bout de huit mois,

Ça a commencé à aller un peu mieux.

Tu te rends compte ?

De ce que j’ai dans le cœur ?

Du monde que je pouvais espérer pour toi ?

Je vois aujourd’hui le bien que ça m’a forcée à construire.

Je vois de quelle façon cela m’a révélée à moi-même.

Mais à quel prix ?

Et parfois, je voudrais tout effacer d’un seul vœu.

Mais je n’ai pas ce pouvoir.

Et je ne suis pas de celles qui effacent.

Je suis de celles qui restent,

Même quand on ne leur tend plus la main.


Tu restes un fantôme dans ma vie.

Celui qui surgit dans les recoins de ma mémoire,

Dans les angles de ma maison,

Et dans la version de moi-même que je suis devenue.

J’ai pris le meilleur, je crois.

Et parfois le pire aussi,

Quand je regarde comme je me suis isolée.


Mais il reste cette vérité,

Qui m’étouffe encore parfois,

Au creux de la nuit :Tu ne m’as pas aimée.

Pas vraiment.

Parce que le vrai amour,

Il traverse l’ego.

Il demande pardon.

À n’importe quelle heure,

Dans n’importe quelle tenue,

Il revient.

Il reste.

Toi, tu étais un acteur.

Et moi,

Une spectatrice restée dans la salle,

Qui t’aimait vraiment,

Espérant un rappel.

Mais tu avais quitté la scène.

Définitivement.

Et je ne le savais pas.


Les cœurs comme le mien ne comprennent pas ces choses-là.


Selene



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